PRÉCARITÉ ÉNERGETIQUE

 

Un ménage est en situation de précarité énergétique lorsque ses dépenses énergétiques sont supérieures à 10 % de son revenu. Actuellement 5,6 millions de ménages sont en précarité énergétique (Source INSEE)

 

Les ménages en précarité dépensent en moyenne 1 925 € / an pour la facture énergétique dans le logement, contre 1 584 € TTC/an pour la moyenne nationale. Si la précarité énergétique a augmenté en dix ans, c’est parce que beaucoup de ménages ont perdu des ressources financières en parallèle d’une flambée du prix de l’énergie. Parmi les ménages en inconfort thermique pour des raisons financières, 48 % se chauffent à l’électricité, alors qu’en moyenne 33 % des ménages utilisent ce type de chauffage. Malgré le coût de cette énergie, le chauffage d’appoint électrique est bien souvent le seul palliatif immédiat d’une installation principale défaillante ou insuffisante.

 

Mesurer la précarité énergétique

Appréhender une situation de précarité énergétique,  consiste à identifier les ménages dont les dépenses d’énergie sont excessives au regard de leurs ressources. Un seuil de taux d’effort énergétique de 10 % du revenu disponible du ménage a ainsi été défini par les Britanniques.

Les familles monoparentales sont particulièrement exposées : un tiers d’entre elles déclarent un inconfort thermique, contre 16 % des personnes seules ; 40 % de ces ménages sont logés dans le parc social (17 % en moyenne) et 47 % appartiennent à la catégorie des ménages les plus modestes, ce qui explique leur particulière vulnérabilité (graphique).

De même, les inactifs et les chômeurs sont deux fois plus souvent dans des situations de précarité énergétique que l’ensemble de la population. Le fait de passer plus de temps chez soi peut contribuer à cette sensibilité plus grande au froid surtout lorsque les logements ne peuvent pas apporter le confort requis.

La précarité énergétique a aussi un impact énorme sur la santé. Il y a quelques années, dans une étude a été comparée deux groupes, l’un vivant dans une situation de précarité énergétique, l’autre pas. Pour le premier groupe, il a été clairement observé une surreprésentation des maladies cardio-vasculaires, des problèmes respiratoires, des migraines, de l’anxiété, des dépressions.

Le saviez-vous ?

Les principales raisons invoquées par les ménages se plaignant du froid sont relatives à l’état du logement : une mauvaise isolation est citée dans 41 % des cas, une installation de chauffage insuffisante dans 33 % des situations et une panne (ponctuelle, récurrente ou pérenne) de l’installation dans 18 % des cas. Par ailleurs, dans plus d’un cas sur cinq (21,5 %), les ménages limitent leur consommation de chauffage en raison de son coût.

L'avis du Mulot

Quand on intervient sur le logement d’un ménage pauvre et qu’on le rénove, avec une bonne isolation, et une assistance sur la gestion quotidienne de l’énergie, on peut  faire économiser 900 euros par unité de consommation par an. Pour un public qui dépense en moyenne 1 600 euros par an pour l’énergie, c’est énorme et  durablement bénéfique.

La bonne réponse, durable, structurelle, à la précarité énergétique, consistera à rénover les 8 millions de « passoires énergétiques » avec des étiquettes F ou G. C’est le véritable enjeu des années à venir.