L’ADEME juge les travaux de rénovation énergétique inefficaces

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a publié une enquête sur les travaux de rénovation énergétique entre 2014 et 2016 sur les maisons individuelles. D’après l’enquête, 75% de ces travaux seraient en réalité inefficaces.

 

 

L’enquête TREMI (Travaux de Rénovation Énergétique des Maisons Individuelles) menée par l’ADEME fait le point sur l’amélioration de la performance énergétique des ménages qui ont effectué des travaux, mais également sur les motivations et les freins à réaliser des travaux, ainsi que l’accompagnement dont les ménages ont pu bénéficier. De nombreux points ont été soulevés, positifs comme négatifs. On vous résume en 7 points le rapport :

 

  • 1. Améliorer son confort : principal motif de réalisation des travaux

Cité 8 fois 10, le confort est la principale raison ayant conduit les ménages à entreprendre des travaux. La réduction de la facture énergétique quant à elle arrive en deuxième position seulement, bien que cela représente tout de même un élément motivant pour plus de 50% des français. Autre facteur déclencheur : les pannes et les sinistres auxquels les ménages ont pu être confrontés.

 

  • 2 : Un manque d’accompagnement

Seulement 15% des ménages ayant réalisé des travaux ont bénéficié d’informations ainsi que d’un accompagnement suffisant. Un manque qui se confirme auprès des ménages pour qui les travaux leur ont permis de sauter 2 classes (voire plus) du Diagnostic de Performance Énergétique : 36% d’entre eux estiment avoir manqué d’accompagnement. En revanche, les dispositifs publics présents sur les territoires sont eux majoritairement consultés.

 

  • 3 : Des travaux d’isolation, mais pas de ventilation

Plutôt que de changer de chauffage, les ménages privilégient les travaux d’isolation avec pour trio en tête les fenêtres, les toitures et les murs : « une bonne logique » estime l’ADEME.

Autre bon point relevé par l’ADEME, 65% ménages ont effectué plusieurs bouquets de travaux au lieu de réaliser des travaux sur un poste seulement.

Cependant, la performance n’est pas toujours au rendez-vous : par exemple, seulement 1/3 des travaux sur les « toitures/combles » sont jugés performants.

De plus, même s’il s’agit d’une bonne chose que des travaux d’isolation soient effectués, la ventilation est quant à elle laissée de côté : or, elle est essentielle. Comme nous vous le disions dans l’un de nos articles, une mauvaise ventilation peut entraîner de l’humidité au sein de votre maison et une sensation de froid.

 

 

  • 4 : Des ménages satisfaits de leurs travaux

83% des ménages ayant effectués des rénovations se disent satisfaits et estiment qu’ils ont amélioré le confort thermique de leur logement. Par ailleurs, 61% d’entre eux ont déjà constaté une baisse sur leur facture énergétique dès la fin des travaux de rénovation.

 

  • 5 : Un décalage entre la perception des ménages et la réalité

Parmi les ménages interrogés, 27% d’entre eux jugent avoir effectué tous les travaux de maîtrise de l’énergie. La réalité, dévoilée dans l’enquête TREMI, est tout autre : seulement 5% des rénovations effectuées ont réellement eu un impact énergétique important — c’est-à-dire un saut de 2 classes énergétique du DPE. Les objectifs que se sont imposés les pouvoirs publics se trouvent donc confrontés à une absence de besoins exprimés par la population.

 

  • 6 : Des rénovations pas toujours efficaces

D’après l’enquête, 1/3 du parc total des maisons individuelles ont effectué des travaux de rénovation entre 2014 et 2016. Problème : seulement 25% de ces rénovations ont permis de sauter au moins une classe énergétique du DPE. L’ADEME déclare qu’« intégrer plus fortement la composante énergétique dans les travaux effectués, en commençant par les prioriser et à les réaliser dans le bon ordre, est donc le vrai challenge ».

 

  • 7 : Encore de gros progrès à faire

Bien que les rénovations analysées portent sur des postes de travaux devant améliorer la performance énergétique du logement, 75% des travaux réalisés n’ont pas permis de changer de classe DPE, bien que les logements en question aient pu améliorer leur performance.

 

Il reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à un parc de logements au niveau Bâtiment Basse Consommation (BBC) à l’horizon 2050 !

 

Manon